Offrir et s’offrir
Passage de l’avoir à l’être : donner quelque chose, et donner de moi-même. Passage du profane au sacré : me rendre disponible à un plus Grand que moi, par amour.
L’offertoire durant la messe
Lors de la préparation des dons, avant la consécration, est prononcée une louange à Dieu pour le pain et le vin : « Tu es béni, Dieu de l’univers, Toi qui nous donnes ce pain, ce vin »… Puis, le prêtre dit : « Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église. » L’offrande est à la dimension de « toute l’Église ». La raison de cette offrande : « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde. » Et son but : « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce. »
Application à la vie d’un laïc
L’être humain a été créé par Dieu « pour lui offrir toute la création » (Catéchisme de l’Église catholique, n. 358). Le propre de l’être humain est sa capacité d’être un espace ouvert sur Dieu, prêt à accueillir le don que Dieu fait de lui-même à travers la création, dans les personnes rencontrées et surtout dans l’eucharistie.
Riche de ces dons, j’ai chaque jour de multiples occasions d’offrir ce que j’ai reçu en surabondance :
Offrande de la journée : Père saint, je vous offre les prières et les actons, les joies et les peines de cette journée, en réparation de nos péchés et à toutes les intentions pour lesquelles votre Divin Fils s’offre continuellement sur les autels à travers le monde. Je vous les offre aussi pour… (une intention particulière).
Offrande au cœur de l’action (pour rendre effective l’offrande du matin) : « Seigneur Jésus, apprends-moi à tout faire… (identifier une action) avec calme, avec soin, avec joie, par amour, en union avec Marie, ta Mère et la mienne. » (Ludger Brien, S.J., petite prière). Il ne s’agit pas de « réussir » ce que je fais, mais de l’offrir, de faire « de mon mieux », en présence de mon créateur.
Offrande du soir : « Recueillir », chaque soir, « les restes » d’idées non complétées par une action, pour les offrir à Dieu, et ainsi « que rien ne soit perdu » des idées bonnes que l’Esprit m’a données au cours de la journée (Jn 6,12-13).
Dire « oui » à la vie, telle qu’elle m’est offerte aujourd’hui. Mon aujourd’hui, c’est l’offrande de Dieu qui précède toujours la mienne. Ma réponse n’est pas une « extase »… « Pour vivre à l’avenir en Dieu au-delà de soi-même, elle est avant tout adoration de la sainteté infinie et inexprimable de Dieu présent dans l’âme… l’(extase) du service. » (Hans Urs Von Balthasar, La prière contemplative, page 69)
2 réponses
Merci de m’expliquer cette partie de la messe.
J’aimerais vous partager un texte qui m’a fait réaliser l’importance de ces paroles prononcées par le prêtre à l’offertoire.
Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes.
Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce vin, fruit de la vigne et du travail des hommes.
C’est une action de grâce au Seigneur de nous avoir donné cette terre et ce soleil, de nous avoir donné ces pluies, ces étoiles et les saisons, de nous donner la force de travailler et de produire du pain et du vin, de bâtir des maisons pour nous abriter et des vêtements pour nous habiller. Bien sûr, il faut souligner le travail humain. Mais pourquoi entre-il dans l’Eucharistie? Parce que l’œuvre de Dieu est bonne. Et c’est de cela que nous rendons grâce. Mon travail à moi, intellectuel ou manuel, entre dans cette grande action de grâce de ce monde matériel.