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4. La source encombrée

Ainsi donc, en nous coule une source de vie intarissable et une source d’amour infinie. Pourtant, nous faisons tous l’expérience dans nos vies de moments où la vie circule mal, où l’amour ne circule plus. Que se passe-t-il?

Ainsi donc, en nous coule une source de vie intarissable et une source d’amour infinie. Pourtant, nous faisons tous l’expérience dans nos vies de moments où la vie circule mal, où l’amour ne circule plus. Que se passe-t-il?

Sans entrer dans tous les détails de la réalité complexe du cœur humain, j’aimerais partager quelques mots sur la source encombrée et la source polluée. D’entrée de jeu, disons déjà que, grosso modo, les encombrements de source se situent dans le cœur, et la pollution dans la tête.

Comme il s’agit d’un sujet important et qu’il faut bien le comprendre pour vivre pleinement la suite de cheminement, je le partagerai en deux : j’aborde ici la source encombrée. J’aborderai dans le chapitre suivant la source polluée.

D’où viennent les encombrements de source?

Les encombrements de source viennent de tous les événements de ma vie qui n’ont pas été vécus dans l’amour. Souvenons-nous que source de vie et source d’amour ne font qu’un.

La vie coule en moi. La vie est faite d’événements. La vie est faite, plus spécialement, de relations. Les relations devraient être toujours des relations d’amour. Mais elles ne le sont pas. Tant et tant de fois dans ma vie, je n’ai pas été aimé. Dans notre monde humain, nous utilisons l’expression significative : être blessé. Nous avons été blessés. Et notre être, indépendamment de la conscience que nous en avons, saisi parfaitement ce qu’est amour et ce qui ne l’est pas. C’est mystérieux. Même le petit enfant, même dans le sein maternel, sait ou sent s’il a été aimé ou non. L’Amour de ment pas.

La blessure n’est pas en elle-même encombrement de source car elle peut être soignée. De même que le corps humain, d’une manière tout à fait extraordinaire, soigne les blessures physiques, de même les blessures du cœur peuvent être soignées.

Mais elles peuvent aussi n’être pas soignées. Ou être mal soignées. Et c’est cela qui crée des encombrements de source. Ce sont toutes les blessures d’amour non soignées ou mal soignées. Ce sont tous les événements qui n’ont pas été vécus dans l’amour, qui n’ont pas été plongés dans l’amour, sur lesquels n’a pas été posé un regard d’amour. Car c’est l’amour qui guérit les blessures du cœur.

Comme enfant, nous avons été blessés. Et c’est très important de saisir que l’amour ne ment pas. L’enfant sait très bien quand il est aimé ou non aimé.  Tout un nombre de blessures du cœur de notre enfant ont été soignées. Nous connaissons tous par exemple l’expérience de consoler un enfant, ou même un adulte. C’est une expérience très belle. Elle ne doit jamais être vécue à la légère.

Mais tout un nombre de blessures n’ont pas été soignées. Il n’y a eu personne pour nous consoler, personne pour nous écouter, personne pour nous comprendre. Et parfois, pire encore, à une peine partagée, on a réagi par une nouvelle blessure.

Désencombrer ou surencombrer?

Puis, petit à petit, s’éveille la conscience de notre propre identité c’est-à-dire de notre propre source d’amour.  Et nous en venons comme adulte, à prendre en charge notre chemin de vie et d’amour, à partir de l’état de notre source.

L’éveil de la conscience va marquer une toute nouvelle étape dans notre chemin de vie. Sans entrer dans tous les détails du passage de la conscience sociale à la conscience morale puis à la conscience spirituelle, signalons tout de même quelques éléments pour nous aider à comprendre pourquoi la source continue de s’encombrer.

Nous nous éveillons donc à la conscience avec une source nécessairement encombrée (plus ou moins) parce que nous vivons dans un monde imparfait. Nous savons intuitivement que c’est l’amour qui guérit. Alors, notre premier réflexe sera de chercher à être aimé. Ce sera la conscience sociale. L’enfant comprend rapidement que certains comportements sont aimés et d’autres non. Et il s’ajuste à cela en vue d’être aimé. Mais cela aura trois effets néfastes. D’une part, il n’arrive jamais à être à la hauteur des attentes des autres, ce qui lui vaut de nouvelles blessures d’amour. D’autre part, même lorsqu’il correspond aux attentes, il intuitionne qu’il y a dans ce type de relation quelque chose de faux. Et enfin, il développe l’habitude à partir de l’extérieur ce qui l’éloigne de la fidélité intérieure si nécessaire à la vie et à l’amour.

Surgisse alors deux choses. D’une part, nous allons nous causer à nous-mêmes de nouvelles blessures du cœur parce que nous n’aimons pas bien. Et nous avons honte de nos propres actions.  Tout cela est confus. Et parfois, nous en venons à avoir honte même de ce que nous n’avons pas fait, nous nous reprochons à nous -même le mal que les autres nous ont fait. Comme dit Jérémie : le cœur humain est compliqué et malade. Qui peut le connaître ? Moi, dit Dieu, qui scrute les reins et les cœurs.

Va alors s’éveiller une autre conscience, celle qui cherche la vérité. Elle va d’abord prendre la forme d’une conscience morale. Indépendamment des personnes, il y a le bien et le mal. Lorsque ma mère me dit de répondre au téléphone et de dire qu’elle est absente, c’est un mensonge. De même lorsqu’on me paie pour ne pas dire ce que j’ai vu. Et ainsi de suite.

Commence alors une recherche complexe de la vérité qui doit naviguer entre les encombrements de source déjà installés en moi, les attentes pas toujours honnêtes des personnes qui m’entourent et la pression intérieure d’une authentique source de vie et d’amour qui se manifeste en désirs confus et difficilement saisissables.

C’est dans ce contexte que je choisis d’envoyer dans les tombeaux intérieurs tout un nombre de souvenirs, de désirs, de rêves, de souhaits sous le couvert d’un étrange sentiment de honte et que je me fabrique une personnalité, une manière d’être en ce monde, une manière de survivre en évitant le plus possible de nouvelles blessures.

Et c’est dans ce contexte que se développeront les diverses pollutions de source. Ce que nous verrons dans le prochain enseignement.

Questions

  1. Notre source intérieure est plus ou moins encombrée. Spontanément, je nomme des événements qui ont pu encombrer ma source intérieure.
  2. Sans savoir nécessairement d’où vient cela, m’arrive-t-il de ressentir que ma source intérieure de vie ou d’amour est encombrée est ne jaillit pas librement ?

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