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Pourquoi Jésus est-il célèbre encore aujourd’hui?

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Dans la deuxième séance du Parcours Alpha Jeunes, nous avons abordé la question de Jésus de Nazareth. Pour les uns, il est le Christ de Dieu et le Messie annoncé par les prophètes ; pour les autres, fou crucifié, voire une histoire inventée pour fonder une nouvelle religion. A-t-il seulement existé? Pourquoi Jésus est-il célèbre encore aujourd’hui ? Pourquoi cette question sur l’identité d’un homme ayant vécu il y a deux mille ans serait-elle encore d’actualité aujourd’hui? Après tout, dans notre monde post-moderne où la médecine et la science en général ne devrait-elle pas offrir toutes les réponses aux questions existentielles ?

Voici un résumé des questions que nous nous sommes posés et les réponses que nous avons trouvées ensemble.

Jésus de Nazareth a-t-il réellement existé?

À quelqu’un qui voudrait contester les preuves factuelles de l’existence de Jésus de Nazareth, nous pourrions demander quelles preuves il a pour ne pas douter de l’existence historique d’Aristote, de Confucius ou d’Homère. Pour certains, seule la question de l’historicité de la vie de Jésus semble poser problème. Pourtant, aucun historien sérieux ne doute, aujourd’hui, ni de l’existence de Jésus de Nazareth, ni de celle d’Aristote et Confucius.

Les faits

D’un point de vue strictement factuel, on peut dire qu’un homme nommé Ieshua est né pendant le règne de l’empereur romain Tibère (de 14 à 37 apr. J.-C.). Il était réputé pour ses miracles et ses enseignements religieux.

Buste de Tibère, Musée Saint-Raymond. Source image : Musée Saint-Raymond, Public domain, via Wikimedia Commons

Le document principal pour attester de l’existence historique de Jésus de Nazareth est le Nouveau Testament, qui est une compilation de livres et de lettres qui datent du tournant du IIe siècle contenue dans la Bible. Mais il y a aussi d’autres auteurs anciens, non chrétiens, qui ont parlé de Jésus. Au-delà de la valeur spirituelle des textes, les informations qu’ils contiennent sont un trésor pour les scientifiques spécialisés dans le domaine de l’Histoire. Outre les oeuvres de Flavius Josèphe, on trouve en autres des mentions de Notre Seigneur dans les œuvres de Tacite et Suétone.

La critique textuelle

« La critique textuelle est une science, à l’intersection de l’histoire, de la philologie, de la critique littéraire et de la littérature, qui étudie la rédaction et les circonstances de rédaction, ainsi que la tradition de textes anciens jusqu’à nous » (Wikipédia) . En gros, elle consiste à comparer différentes copies d’un document ancien pour déterminer ce qui provient de la source originale et ce qui pourrait avoir été ajouté au fil des années. Deux critères sont analysés dans le processus :

  1. Le nombre de copies anciennes : plus il existe de copies anciennes qui contiennent le même texte, plus il nous est permis de croire que le texte correspond à l’original ;
  2. Les années qui séparent la copie la plus ancienne de celle à laquelle on estime l’écriture de l’originale. Plus la période est courte, plus il nous est permis de croire que les copies sont proches de l’originale.

Ainsi, on arrive à déterminer que les œuvres de l’historien romain Tacite auxquelles nous avons accès sont fidèles à celles qu’il a écrites de sa main au tournant du IIe siècle. Pourtant, il n’existe dans le monde que 20 copies anciennes, et celles-ci ont été produites 1000 ans plus tard. Or, personne ne doute de l’authenticité des faits rapportés dans ces écrits !

La critique textuelle du Nouveau Testament

En ce qui concerne le Nouveau Testament, les chiffres sont d’un tout autre ordre. D’une part, la copie la plus ancienne que nous ayons trouvée d’un écrit contenu dans le Nouveau Testament a été écrite seulement 30 ans après l’original. De cette copie originale, la science humaine possède 5309 copies anciennes en grec, plus de 10 000 copies en latin, et 9300 copies en d’autres langues.

Ces chiffres nous permettent de dire que le Nouveau Testament est le document le plus fiable pour nous faire une idée de la société proche-orientale de l’Antiquité. À une époque où le papier était rare et cher, il faut nous demander pour quelle raison était-il si important de copier ces textes. Serait-ce à cause de la substance « éternelle » de vie qu’ils dévoilaient?

Flavius Josèphe

Falvius Josèphe n’était pas chrétien. Il était Judéen[2] et historiographe, c’est-à-dire qu’il était chargé officiellement d’écrire l’histoire d’un dirigeant, d’un souverain, d’une époque, d’un parti, d’une institution. Dans son œuvre la plus connue (celle qui parle de Jésus…), voici ce qu’il dit de Jésus :

Vers le même temps vint Jésus, homme sage, [si toutefois il faut l’appeler un homme]. Car il était un faiseur de miracles [et le maître des hommes qui reçoivent avec joie la vérité]. Et il attira à lui beaucoup de Juifs et beaucoup de Grecs. [C’était le Christ]. Et lorsque sur la dénonciation de nos premiers citoyens, Pilate l’eut condamné à la crucifixion, ceux qui l’avaient d’abord chéri ne cessèrent pas de le faire, car il leur apparut trois jours après ressuscité, alors que les prophètes divins avaient annoncé cela et mille autres merveilles à son sujet. Et le groupe appelé d’après lui celui des chrétiens n’a pas encore disparu.[3]

flavius josèphe
Flavius Josèphe. Portrait d’un auteur inconnu., Public domain, via Wikimedia Commons

L’impact de sa vie

La preuve la plus importante de l’existence historique de Jésus Christ demeure l’impact qu’il a eu dans le monde. Son enseignement introduit un changement plus que remarquable dans la manière de l’humain de percevoir sa place dans le monde et ses relations avec les autres. En effet, dans les sociétés qui n’ont pas été influencées par l’enseignement du Christ, on remarque une justice beaucoup plus près de la loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent), alors que dans les sociétés fondées sur le christianisme, des systèmes de réhabilitation qui laissent place au pardon et à la bienveillance envers autrui sont apparus au fil des siècles. Les lois civiles, basées sur les 10 commandements de l’Ancien Testament (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir) ont évolué jusqu’à rendre obligatoire l’assistance à un étranger en détresse (loi du Bon Samaritain). L’histoire sépare et échelonne les années AVANT et APRÈS sa naissance. Les hôpitaux, écoles et orphelinats tels qu’on les connaît sont des concepts inexistants dans les sociétés non chrétiennes.

L’enseignement et l’oeuvre de Jésus de Nazareth

D’accord, Jésus a existé. Mais qu’a-t-il dit, qu’a-t-il fait de si remarquable pour avoir marqué l’histoire? Pourquoi Jésus est-il célèbre encore aujourd’hui?

Guérisons et autres miracles

Comme le mentionnait Flavius Josèphe, les foules accouraient d’abord pour voir Jésus à cause de sa réputation de thaumaturge, c’est-à-dire de guérisseur. On faisait la file pour se faire guérir par lui, tout comme nos arrière-grands-parents ont fait la file pour se faire guérir par le frère André : c’était moins cher qu’un médecin!

L’orgueil de notre époque et des progrès scientifiques du dernier siècle et demi ne devrait pas nous empêcher d’apprécier la grandeur de la civilisation Romaine de l’Antiquité. Bien sûr, les connaissances médicales étaient très loin de celles d’aujourd’hui et la guérison de certains symptômes de maladies inconnues à cette époque pouvaient facilement être attribuée à la magie. Mais d’autres maladies, telles que la lèpre, étaient bien connues et diagnostiquées, même à l’époque de Jésus.

jésus guérissait les lépreux
La lèpre est une terrible maladie qui affecte, encore de nos jours, les terminaisons nerveuses de millions de personnes en déformant leur peau, leurs muscles et même leurs os.

Homme-Dieu ?

Si quelqu’un vous disait, aujourd’hui : « Je suis Dieu », que lui répondriez-vous? Probablement quelque chose du genre : « Prouve-le ! »… Et bien c’est exactement ce que les gens ont fait à l’époque de Jésus. Si vous demandez, aujourd’hui à un musulman, s’il nous est possible de pardonner les péchés, il vous répondra sans aucun doute que seul Dieu peut pardonner les péchés. Alors quand Jésus dit à un homme paralysé : « Tes péchés sont pardonnés », il se prend carrément pour Dieu. C’est exactement ce que les gens lui disent.

Mais Jésus, connaissant leurs raisonnements, leur rétorqua : « Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs? Qu’y a-t-il de plus facile, de dire « Tes péchés te sont pardonnés » ou bien de dire « Lève-toi et marche »? Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre autorité pour pardonner les péchés. – il dit au paralysé : « Je te dis, lève-toi, prends ta civière et va dans ta maison. » À l’instant, celui-ci se leva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et il partit pour sa maison en rendant gloire à Dieu. La stupeur les saisit tous et ils rendaient gloire à Dieu ; remplis de crainte, ils disaient : « Nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires. » (Lc 5, 22-26)

Jésus ne se prenait pas pour un Seven-Up flat… Avec raison !

Au-delà des signes extraordinaires, Jésus a dit des choses qu’aucun autre maître spirituel n’a osé dire. Alors que d’autres diraient « Voici la voie d’une vie bien remplie », Jésus disait : « Je suis la Vie ». Là où d’autres diraient « Voici la Vérité », Jésus disait : « Je suis la Vérité » (Jn 14, 6). Il dit « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos ». Enfin, il ose dire que le Père, le créateur de tout l’univers, et lui sont un (Jn 10, 30). Jésus s’identifie lui-même à Dieu. Il nous dévoile Dieu comme personne ne l’a jamais fait.

Le Royaume de Dieu

À ceux qui le croyaient quand il disait qu’il était Dieu, il leur parlait du Royaume de Dieu. Il leur disait que Dieu a créé tout l’univers seulement pour que les humains soient heureux dans son Royaume de paix et de Joie profonde, éternelle. Toute notre existence n’a que ce but ultime : être avec Dieu dans la Joie. Jésus nous donne des méthodes pour y arriver. Ces méthodes sont tellement simples qu’elles sont désarmantes : « Aime Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute force, de toute ta pensée ». « Aime ton prochain comme toi-même ». « Prie dans le secret de ta chambre ». « Si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ». « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ».

Pourquoi Jésus a-t-il marqué l’histoire?

Contre-arguments

Aucun fou crucifié n’a jamais marqué l’histoire. Ou bien Jésus était bien celui qu’il disait être, ou bien il était fou. Mais un fou qui se prend pour Dieu ne fait pas ces choses étonnantes. Il ne déplace pas les foules. Même à cette époque, les gens avaient bien mieux à faire que de perdre leur temps avec un fou!

Jésus n’est pas célèbre, non plus, à cause de la manière atroce dont il est mort. Le crucifiement était une méthode d’exécution terriblement souffrante. Il était réservé aux crimes graves, tels que la haute trahison, le terrorisme, etc. Même le meurtre simple n’était pas passible de cette méthode cruelle qui consistait à attacher le condamné à un support en forme de T ou à un arbre à l’aide de cordes, de clous, de chaînes.

Il y a eu des milliers de personnes qui ont subi ce sort au cours des siècles. L’histoire a tendance à oublier le nom de ces gens.

La Résurrection

Lorsque Jésus s’est fait arrêter et crucifier, ses amis n’avaient pas le cœur à la fête. Ceux qui l’avaient cru ont probablement douté de l’opportunité d’avoir suivi pendant trois ans ce charpentier sur les routes du pays. Leur maître était mort dans la honte et la souffrance atroce, nu, sous la pluie, abandonné de presque tous. Toutes ces raisons n’en sont pas pour se vanter, l’air glorieux, ni d’être prêt à risquer de subir le même sort en maintenant la position messianiste !

Mais le troisième jour après sa mort, son amie Marie se rend au tombeau où on avait déposé son corps en vitesse, au coucher du soleil, avant que la fête de la Pâque ne commence. Le surlendemain, elle s’y rend donc dès l’aube. Mais Jésus n’est pas là. Elle panique. Elle le cherche, mais ne le trouve pas. Aurait-on volé son corps? Un homme lui demande pourquoi elle semble si affolée. C’est Jésus, mais elle ne le reconnaît pas. Elle le prend pour le jardinier.

« Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Mais elle, croyant qu’elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Si c’est toi  l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. » Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » – ce qui veut dire maître. Jésus lui dit :  » Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu.  » Marie de Magdala vint donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit.  » (Jn 20, 15-18)

Le résurrection selon Ozias Leduc. Tableau qu’on peut admirer à la cathédrale de Joliette.

Je ne sais pas pour vous, mais personnellement je n’ai jamais vu un mort revenir à la vie. Si quelqu’un que j’aime mourait et que je le revoyais deux jours plus tard, sur ses deux pieds, plein de vie, je ne peux dire la joie que je ressens rien que d’y penser ! C’est certain que cet événement marquerait ma vie. C’est évident que j’en parlerais à tout le monde !

Jésus est célèbre parce qu’il est ressuscité

Voilà pourquoi Jésus est célèbre, et qu’il est le fondement de la vie de millions de gens dans le monde encore aujourd’hui : Il est ressuscité! Ce n’est pas à cause des miracles qu’il a réalisés il y a deux mille ans. Ce n’est pas à cause de la manière dont il est mort. La raison pour laquelle on parle, encore aujourd’hui, de Jésus Christ, c’est parce qu’il est revenu de la mort. Il est ressuscité et Il vit encore aujourd’hui. Je l’ai moi-même rencontré. Il veut te rencontrer, toi aussi. Tu n’as qu’à fermer les yeux et à entrer dans ton cœur, maintenant, et à lui dire : « Viens, Jésus, me rencontrer. Je suis prêt(e). » Le reste lui appartient. Personne n’a jamais été déçu en disant ces simples mots, dans le silence de son cœur.

[2] Le même mot, IUDAIUS, est utilisé pour désigner à la fois les habitants de la Judée (Iuda) et leur religion « judéenne ». Ce mot a, par la suite, été traduit par « Juif ».

[3] JOSÈPHE, Falvius, Antiquités judaïques, LIVRE XVIII, http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/juda18.htm#III *Les passages [entre crochets] ont été ajoutés par la suite par un chrétien bien intentionné…

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